Pedro Garcia présente Chalon dans la rue 2009
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Il est unique en son genre sur le territoire français et a su devenir une référence internationale au fil des années.
Mimos suit l’évolution du mime actuel dans toute sa diversité. Il s’adresse à un large public ; les représentations ont lieu dans les salles, dans les rues et jardins de Périgueux. Il propose également des conférences, des stages, des expositions, des projections vidéos. Dans diverses rues de la ville, des compagnies du « off » proposent aux festivaliers des moments inattendus, novateurs et ludiques.
Fortement soutenu par la mairie de Périgueux, le festival est organisé par l'Odyssée, scène conventionnée pour le corps en mouvement.
Le public nombreux se masse au carrefour pour écouter les consignes des organisateurs. Et puis, une dizaine de performeurs aux couleurs chamarrées fend la foule, c'est le coup d'envoi de « Bodies in urban space » du chorégraphe viennois Willi Dorner. La troupe se mets en mouvement, le rappel de l'éphémère des sculptures a fait frémir un souffle de frénésie, les plus lents courrent le risque de ne pas voir la performance car ce spectacle impose des efforts physiques aux artistes pour maintenir les figures. La déambulation commence, chacun a les sens en alerte pour guetter les améliorations humaines qui jalonneront l'espace urbain de ce quartier de Sotteville-lès-Rouens. La première sculpture fait indéniablement penser à une partie humaine de Tétris, le fameux jeu vidéo qui vient de fêter ses 25 ans. Les premiers deux artistes qui apparaissent aux yeux des spectateurs sont parfaitement imbriqués aux rebords d'un muret. Puis la rampe d'un escalier se retrouve paraît de corps allongés. Véritable prolongement du mobilier urbain, la ville devient organique. Chaque artiste s'efforce de combler le vide laissé dans l'espace urbain. Il ne leur faut pas beaucoup pour se fondre, s'immiscer, s'imposer dans ce décor banal: un espace laissé vacant entre une poubelle et un poteau devient dès lors le refuge d'un des performeurs. La ville est pleine de vide, l'espace se remplit de leur présence et le spectateur admire la performance. L'homme devient dès lors une prothèse artificielle de la Ville. Artificielle... artifice. Un artifice à la ville, pour la rendre plus belle, plus humaine ?
En même temps que son regard sur la ville change, le spectateur change lui aussi. Il est actif, il bouge, tend le cou pour apercevoir les sculptures, bouscule pour s'approcher, réagit en se dégageant des conventions que les autres spectacles peuvent engendrer. Et puis, chacun laisse libre au court au Peter Pan qui sommeille en lui, car ce spectacle devient alors une chasse aux trésors, une réminiscence de la recherche des œufs de Pâques de leur enfance. Chaque sculpture aiguise la frénésie de découvrir la suivante, les « oh », les « ah » viennent ponctuer chaque nouvelle découverte.
Le spectacle se termine et chaque spectateur se retrouve vidé au sortir de ce voyage philantro-urbain; comme lors d'un rêve trop réel. Willi Dorner est la quintessence même des arts de la rue: appropriation de l'espace par les artistes, unicité de chaque représentation, dynamisme du spectateur.